[HRP: ca y est, le voilà ! "^^]
Je me sens revivre.
L’air est lourd, le ciel est sombre à ceci près qu’une lumière intra-nuageuse effrayante m’apaise à un point inimaginable. Ce temps me fait l’effet d’un tranquillisant qui se frai lentement un chemin dans mes veines avant d’atteindre mon cœur, annihilant au passage toute angoisse.
Le stress le plus important du moment pour moi est causé par une commande de bolides pour le mois prochain, dont le design doit être totalement neuf. Là ! Il en faut de l’imagination pour faire ça ! Et encore si il ne fallait que ça... Car en plus (et c’est bien normal), il est nécessaire que le prototype soit constructible. Heureusement que je ne suis pas Croque Maïs, avec leurs technologies, je n’irai pas loin…. Les Adratées (un frisson me parcouru) encore, arriveraient surement à s’en sortir. Quand à ces neuneus d’Ataraxiens… si ils arrêtaient de s’entre écraser, ils pourraient peut être faire quelque chose de bien… Mais comme on dit, « Si ma tante en avait, ce serait mon oncle ».
Assise sur mon canapé devant ma baie vitrée, je joue distraitement avec Isbook, ma bestiole-robot de compagnie. Cet imbécile à encore fichu un sacré bazar dans mon appartement… Ah comme il est chou, je l’adore ! Sans lui, je m’ennuierai sacrément…
Alors que je regarde au dehors l’orage monter, j’aperçois un éclat brillant un instant près du quartier du Gouvernement.
Après tout, pourquoi pas ? Et si je faisais une ligne spéciale inspirée des ministères ?
Je bondis en lançant un « YES ! » de la victoire, faisant au passage valser Isbook contre la vitre. Oups… Boah, son dispositif anti-crash m’a coûté un bras, mais il est bien utile !
Vingt minutes après mon illumination, je file, pied au plancher, vers le quartier du Gouvernement. Je n’ai pas hésité avant d’enfourcher ma moto : si l’orage éclate, ce sera le moyen de transport le plus sûr et le plus rapide pour revenir chez moi.
Contre toute attente, j’ai décidé de passer d’abord par le Golem. En effet, cette statue imposante, avec la luminosité ambiante va me procurer l’idée de base dont j’ai besoin, j’en suis persuadée. Dommage qu’elle soit si proche de la frontière Shiverienne.
La zone est déserte, cela ne m’étonne pas. A cette heure et avec ce temps, qui serait assez fou pour sortir ? Pourtant, peu après que cette pensée, le radar de ma Magmay émet un bip sonore, me prévenant d’une trace de vie à deux rues de moi. Je bifurque pour me rapprocher au maximum et coupe le moteur.
J’ai chaud dans mon jean et mon T-shirt, je ne regrette donc pas d’avoir laissé chez moi les gants et les bottes au profit de mes mitaines et mes baskets, plus légères.
Un soupire et le bruit d’une pierre qui rebondit dans le vide intersidérale du quartier des armées à une heure du matin…
En un clin d’œil, je retrouve l’inconnu-e puisque vu sa silhouette, il s’agit forcement d’une femme. Une jeune femme d’ailleurs, peut être même une adolescente, elle semble assez faible. Ah, un jour ma bonté me perdra…
Je m’approche encore d’elle mais cette fois, elle m’a entendu. Je le sais car je ne tarde pas à percevoir le son de sa voix :
« Hey ! Y’a quelqu’un ici ? Montrez-vous ! »
Cette interjection est basique et on la retrouve très souvent chez les personnes qui ne se sentent pas en sécurité… Remarquez, même sans cela, le plus idiot des hommes serait capable de comprendre que la demoiselle n’est pas à l’aise grâce ou à cause de l’intonation instable de sa voix. Aucun doute qu’elle a peur de moi, ce qui me fait penser que, malgré la faiblesse qui parait la consumer, il se peut qu’elle soit dangereuse. Je maintiens une distance de sécurité avant de répondre d’une voix calme qui ne faisait cependant pas psychopathe ou tueur en série :
« Oui, il y a quelqu’un, vous avez l’air fatiguée, je peux vous aider ? »