Ataraxia
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Nous croyons conduire le destin, mais c'est toujours lui qui nous mène.
 
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 Rencontre du Troisième Type [Parkye]

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{Lyïa Astan Lyandrïa}

Lyïa Astan Lyandrïa

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Rencontre du Troisième Type [Parkye] _
MessageSujet: Rencontre du Troisième Type [Parkye]   Rencontre du Troisième Type [Parkye] EmptySam 22 Mai - 21:42

Ouïe :
Sirène au loin, Bruissement léger de la respiration d’un homme par delà le mur, Bruit du vent contre la fenêtre.

Odorat :
Rose et Framboise, le parfum posé sur l’étagère. Pain chaud, le petit déjeuner qui se prépare. Amande et Cerise, mon thé du matin.

Gout :
Rien.

Tact :
Douceur des draps contre ma peau, Moelleux de l’oreiller sous ma tête, Caresse d’un mouvement d’air sur mon visage.

Doucement j’ouvris les yeux.

Vue :
Mur blanc, Drap blanc, Cadre noir du lit bordé de rideaux blancs. Yeux rouges qui me fixent.


J’enfouis ma tête sous l’oreiller en question. Cette énumération de mes perceptions est importante pour moi car en individualisant ainsi les informations que reçoit mon cerveau sur-actif, j’évite de me perdre dans mes sensations. Mais là, les yeux qui me fixent me donnèrent surtout envie de me replonger dans le sommeil profond duquel je venais de sortir. Mais une main sur mon épaule me rappela que tel n’était pas mon emploi du temps. Enfin, quand je dis main, c’est plutôt patte velue de type humaniforme recouverte de poils noirs et drus, avec des ongles de 7, 85 cm de long. Je m’assis sur le lit à baldaquin qui meublait, avec un très long bureau en ivoire blanc en coude placé sous la fenêtre, une vaste (3,02 mètres de large sur 3,05 de hauts) armoire du même blanc neutre, et d’un ordinateur, ma chambre. Face à moi, accroupi sur ma moquette immaculée, se tenait Kiratane S, mon hybride. Mi-homme, mi-loup, d’une taille de 3,025 mètres de haut, j’avais eu la fantaisie de le doter de deux yeux rouges brillants. Je me levai, et gagna en chemise de nuit blanche le couloir. Celui-ci, en forme de U, joignait nos chambres, à Alyster et moi, à la grande salle très haute de plafond (5,42 mètres de haut) qui nous servait de salon-cuisine-salle à manger-bureau-bibliothèque. De là, on accédait à notre labo. A sa respiration encore profonde, fort semblable à celle des autres matins, je me doutai qu’il dormait encore. Kiratane me suivit jusqu’au coin cuisine, devant la gigantesque baie vitrée. J’avalai un jus de fruit, laissant le pain tout chaud pour mon maitre lorsqu’il s’éveillerait. Je me dirigeai ensuite vers la salle de bain blanche, admirant au passage cette couleur omniprésente qui, par sa neutralité, me permettait de ne pas être sans cesse envahie d’informations visuelles. Mais mon cerveau modifié par les greffes effectuées par ma mère dans mon enfance n’avait jamais cessé, et n’arrêterait sans doute pas de me faire souffrir.

Après une rapide douche, que j’abrégeai volontairement malgré le plaisir que je prenais à sentir l’eau chaude ruisseler sur mes oreilles, étouffant tous les sons, je retournai dans ma chambre. Tout doucement, je m’approchai d’une sorte de petite boule de 5,42 cm de diamètre qui trônait sur mon bureau. Arrivée à son niveau, j’appelai :
« NeShä ? Réveille-toi, j’ai besoin de m’habiller. »
La boule se déplia alors, prit la forme d’un petit serpent, sans yeux ni bouche, mais avec une légère protubérance indiquant une « tête ». La chose s’étira pour atteindre environ 6m de longs, et vint s’enrouler autours de mes hanches. Comme tous les matins, je connectai à l’aide d’un micro câble épais comme un cheveu la sinueuse créature à mon système nerveux. Si j’y étais habituée, la sensation du fil passant dans le fin canal au bas de ma colonne jusqu’à se brancher à ma moelle épinière me fit frissonner. Un flot de perceptions m’envahit, celles de NeShä. Il n’entendait pas vraiment, mais captait les ondes se propageant dans l’air bien mieux que moi. Il ne voyait pas, ne marchait pas, n’était en rien autonome, mais je le contrôlais plus ou moins. Je lui indiquai alors la tenue qui me semblait la plus appropriée à ma délicate mission d’aujourd’hui : une combinaison moulante noire, à jambe et manches longues, se poursuivant dans des gants noirs et des bottes militaires à 7 boucles montantes. Par-dessus, NeShä multiplia ses cellules pour me couvrir d’une cape brune à grande capuche que je rabattis sur mes cheveux aujourd’hui noire d’encre. J’attachai pour finir mon ceinturon à la taille, avec mes pistolets en mode balles normales, et prit ma dague. J’étais prête !

Je sortis sans éveiller mon maître de notre appartement, prenant garde en montant dans l’ascenseur que la porte était bien fermée. Nous seuls avions accès au dernier étage de notre tour de verre et d’ivoire, mais ce n’était pas une raison pour prendre des risques inutiles. Je débouchai enfin dans la rue de mon quartier adratée, que je remontai bien vite. Le soleil était levé depuis un bout de temps déjà, mais le ciel était sombre, les nuages noirs, et cela empirerait sans doute là où j’allais. Ma mission était simple et en même temps extrêmement complexe. Si j’exerçais seule mon métier de médecin, Alyster m’aidait aussi. Il savait où j’allais, et il n’aimait pas ça. Mais un de mes patients, une vieille dame de 84ans issue d’une famille très pauvre avait fait une vilaine chute dans un escalier rongé par les mites il y a un an. Une de ses jambes c’était coincée dans une marche défoncée, et elle souffrait d’une plaie béante sur toute la longueur de la cuisse, qui s’était infectée. La famille m’avait appelée il y a deux mois, pour que par charité je guérisse la femme. Mais l’infection était trop forte, et rien ne semblait pouvoir la guérir. C’est alors que, par Alyster, j’avais eu connaissance d’un de ses contacts très secret, le genre d’homme que l’on ne doit pas trahir. Celui-ci m’avait parlé d’un moyen de guérir : les « larmes du phénix ». Même si je ne comprenais pas bien de quoi il voulait parler, l’absence d’alternatives m’avait contrainte à accepter une rencontre avec une personne chargée de me remettre les larmes. Gratuitement ? Sans doute pas. Mais le prix n’avait pas été mentionné, et je portais sur moi une assez forte somme d’argent. C’est pourquoi Kiratane m’escortais aujourd’hui. Seule, j’aurais été beaucoup plus discrète qu’avec mon loup géant debout derrière moi, mais ma sécurité était primordiale. C’était la condition qu’avait posée mon maitre pour autoriser la rencontre.

Celle-ci devait avoir lieu dans l’immonde quartier civil, zone basse, rue rouge. Un endroit bien sinistre, dangereux, mais au sein duquel grâce à la puissance de mon colosse je serais en sécurité. Par instinct, je me rapprochais de S (son petit surnom) et lui prit sa grosse patte. Il grogna, et je lui intimai de se taire. Une petite fille se mit à pleurer face à son aire menaçant, de l’autre coté de la rue. Mais tous deux poursuivions notre route vers la rue. Enfin, nous nous retrouvâmes dans une foule clairsemée, pauvre et populaire, mais hostile. Malgré mes vêtements discrets, les regards se tournaient puis se détournaient rapidement du monstre à mes cotés. Je sortis de mon sac une étole bleu roi que je nouai à mon cou. C’était notre signal de reconnaissance. Dans l’impatience d’acquérir le remède miracle promis, même si j’étais encore sceptique sur son efficacité, je scrutais la foule. Puis une idée me vint, afin de me rendre moins visible. Je donnais alors mentalement, grâce à une connexion mentale invisible, l’ordre à S de se retirer à l’ombre d’une porte défoncée non loin de ma position. Il m’obéit, et je pus enfin, en toute discrétion, attendre mon contact.
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{Park Chae Hye}
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Park Chae Hye

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MessageSujet: Re: Rencontre du Troisième Type [Parkye]   Rencontre du Troisième Type [Parkye] EmptyDim 23 Mai - 2:18

    Vodka, gin, rhum, whisky , champagne, tequila, saké...Quelle pensée plus douce pouvait accompagner un réveil de si bon matin ? Aucune autre, elle en était persuadée. Un petit sourire s'étira sur ses lèvres tandis que doucement son rêve s'estompait de sa mémoire. La jeune fille s'étira doucement dans ses draps blancs et rêches, tel un chat paresseux. Et là le drame. La réalité tomba de tout son point sur la belle endormie et ce, sans crier gare. Mais ils ont pas tout ça ici ! Elle venait de se souvenir à quel point l'alcool était infâme dans ce monde. Immonde, mais assez fort pour assommer n'importe qui apparemment. Elle ne s'y habituerait donc jamais. Chae Hye venait enfin de se rendre compte du mal de tête atroce qui tambourinait dans sa boîte crânienne. Elle se jura alors que c'était la dernière fois qu'elle faisait ça. Enfin c'est ce qu'elle disait toujours, jusqu'à la prochaine beuverie nocturne, bien entendu. Elle se leva difficilement, titubant jusqu'à la seule petite commode qui trônait dans sa chambre. Enfin le terme le plus exact et le mieux approprié pour ce genre d'endroit aurait sans doute été « cage à lapin ». Les yeux mi-clos, elle regardait les murs décrépis qui semblaient se mouvoir, tourner autour d'elle comme dans un manège. Et hop, un tour gratuit sur le carrousel des alcooliques occasionnels. Oh, non... voilà que son cœur s'amusait à jouer aux montagnes russes. La journée commençait tellement bien. Promis, demain j'arrête de boire.

    Ses yeux croisèrent son reflet qui apparaissait dans le petit bout de verre fêlé suspendu à un crochet rouillé et qu'on osait encore appeler miroir. Fixant son image décomposée par la cassure de la glace, elle posa ses mains sur ses joues d'une blancheur cadavérique, déformant son visage en grimaces grotesques. Elle pointa ensuite un doigt accusateur vers son propre portrait en fronçant les sourcils. Elle imaginait quelqu'un s'adresser à elle sur un ton paternaliste. Park Chae Hye, vilaine fille, qu'est-ce que tu as encore fait comme bêtises hier, tu peux me le dire, hein ? Elle recula d'un pas, baissa l'index qu'elle pointait sur elle-même avec un sourire niais collé sur sa bouche. Je sais plus, mais il devait être tout à fait charmant... Claque mentale. Le rictus de satisfaction disparu complètement. Elle secoua vivement la tête en soupirant. Pathétique. Un pas en avant. Elle posa violemment ses mains à plat sur la commode en face d'elle. Promis, demain j'arrête de boire. De toute façon ça ne lui réussissait pas réellement, il fallait voir ses yeux gonflés, ses cernes d'insomniaque et ce teint terriblement terne et pâle. Elle passa la main dans sa longue crinière rose en bataille. Peu importe aujourd'hui c'était le grand jour. Le jour du renflouement. Dieu pognon comme vous êtes clément avec les pauvres gens qui souffrent de leur condition médiocre dans une existence mortelle qu'ils n'ont pas choisi. Elle eut un petit rire. Tout était prêt. Absolument tout. Combien de temps avait-elle passé à récolter une par une la moindre petite larme qui avait coulé le long de sa joue ? Combien d'heures de dur labeur ? Combien à souffrir aussi bien psychologiquement que physiquement ? Car oui maintenant elle pouvait le dire haut et fort... le citron dans les yeux ça pique. Mais il faut souffrir pour être riche, c'est bien connu. Et du moment que personne ne découvrait sa petite combine pour gagner un peu d'argent, tout le monde était ravis, n'est-ce pas ? Quoi qu'il en soit, étant donné qu'elle n'avait pas pris la peine de se changer avant de tomber dans son lit la nuit dernière, elle était déjà habillée, elle avait juste à mettre le minuscule flacon de larme dans sa poche et de partir à la rencontre du pigeon... enfin de l'acheteur. Alors, la marchandise maintenant. Il fallait dire que Chae Hye était fière d'elle, elle avait extrêmement bien caché la fiole pour que personne ne la découvre. Oui, oui, dans la cachette la plus parfaite. Complètement, absolument, assurément...où était-elle déjà ? Oublié comme la nuit dernière. Promis, demain j'arrête de boire.

    La jeune fille avait commencé à sautiller en tournant sur elle-même. Mais où est-ce que je l'ai mise ? Elle balaya la pièce du regard. La chambre qui à son réveil lui semblait être minuscule, venait de doubler de volume à ses yeux. Si grand... et pleins d'endroits. Elle grimaça. Cela faisait bientôt dix minutes que la jeune désespérée essayait de retrouver follement le précieux liquide. Après avoir tout retourné, elle avait enfin mis la main sur l'objet sacrosaint qui trônait sous le matelas de son lit, entre deux vielles lattes. Une envie incontrôlable d'embrasser le flacon la traversa. Enfin un peu de tenue tout de même. Elle laissa échapper un petit soupir de soulagement. Des bruits de pas à l'extérieur la firent sursauter. C'est vraiment pas le moment. Paniquée, la petite fiole lui échappa des mains et s'écrasa par terre dans un petit bruit de verre brisé. Elle était restée debout la bouche ouverte et les yeux rivés sur les larmes qui disparaissaient, petit à petit, absorbé par le bois miteux du parquet. Non. Non ! NON ! Elle avait envie de pleurer. Si seulement, cela aurait arrangé son problème. Mais malheureusement la tristesse laissa vite place à la colère. Mais c'est pas possible ça, et mon argent alors ? Tous ses projets venaient de partir en fumée devant ses yeux. Ou plutôt de s'évaporer juste devant elle. Pas question d'abandonner. Plutôt mourir. Elle ramassa les petits bouts de verre et les jeta dans la corbeille. Une idée. Une idée et vite. Elle tournait sur elle-même pendant qu'elle réfléchissait. Ses yeux se posèrent sur la cruche d'eau presque vide qui siégeait sur le petit meuble de son logement. Non...elle n'oserait pas ? A la guerre comme à la guerre. Elle ouvrit un tiroir à double fond et sortit un autre petit flacon vide de sa cachette avant d'y verser quelques gouttes d'eau. L'illusion parfaite. Elle regardait le liquide transparent à travers le récipient, traversé par un petit rayon de soleil, avec un petit sourire resplendissant. En plus elle était fière d'elle, c'était sans doute ça le pire dans l'histoire. Une fois l'argent en poche elle n'aurait qu'à courir très vite. Mais son mal de tête la rappela à l'ordre: sa condition physique n'était pas au plus haut de sa forme. Si elle ne vomissait pas en essayant de s'échapper, ça serait déjà une bonne chose. Promis, demain j'arrête de boire.

    Elle marchait d'un pas chaloupé mais tout de même assuré. La main sur sa dague masquée sous son manteau noir agrémenté de fausse fourrure, elle laissait ses talons aiguilles claquer sur le sol. C'est sûr qu'avec ce style on ne pouvait que la remarquer: un mini-short en jean d'un rouge vif accompagné de collants noirs et d'un grand tee-shirt assortis. C'était d'ailleurs les mêmes habits que la veille. Elle avançait, le visage masqué par de grandes lunettes de soleil pour cacher son regard vitreux de lendemain de cuite. Malgré cela une voix familière l'interpella. Elle tourna la tête rapidement. Et là, devant le seuil d'un bar, un torchon à la main, un homme d'une corpulence imposante la regardait passer en criant:

    « Chae Hye ! Tu crois que je t'ai pas reconnu derrière tes lunettes ? T'es habillée pareil qu'hier en plus ! Oublie pas que tu me dois deux mois de consommation dans MON établissement, alors t'as intérêt à payer vite fait sinon... »

    Elle avait accéléré le pas, baissant la tête et cachant le reste de son visage avec sa main. Il avait à peine fini sa tirade, qu'elle était déjà en train de tourner au coin d'une ruelle. Encore un bar où elle ne mettrait plus les pieds. Décidément la liste des comptoirs où elle pouvait se rendre diminuait de jour en jour. Pas étonnant quand on a une descente d'alcool comme la sienne. La foule s'estompait au fur et à mesure que Chae Hye s'enfonçait dans les entrailles de la basse ville. Son attention, elle au contraire était au maximum de sa concentration. La jeune femme était aux aguets. On n'était jamais assez prudent, après tout ce quartier pouvait vite devenir un vrai coupe-gorge. Et cette migraine qui s'acharnait encore sur elle. Elle avait l'impression d'assister à un concert de métal. En direct de la tête de Park Chae Hye. Promis, demain j'arrête de boire.

    L'étoffe bleue flottait dans l'air accroché au cou de sa propriétaire. Ainsi c'était elle la future cliente mécontente ? Pas de chance pour elle. Pourtant, en la regarda un instant, cachée dans un recoin, elle avait hésité à venir à sa rencontre. C'est pas honnête Park Chae Hye, tu sais ? Le même ton paternaliste résonnait dans sa tête. Mais au diable l'honnêteté. A quoi ça sert de toute façon quand on peut avoir l'argent ? Et voilà que cette petite voix mesquine reprenait le dessus dans son esprit. Sans faire preuve de discrétion, elle s'était approchée de l'inconnue. Accoudée au mur, l'énergumène aux cheveux roses avait tourné la tête vers sa cliente sans prendre la peine d'ôter ses lunettes noires. Sur un ton froid et presque tranchant elle avait entamé la discussion:

    « Alors, comme ça on cherche, un truc qui sorte de l'ordinaire, mademoiselle ? »

    Elle sortit le petit flacon rempli d'eau de sa poche et le secoua un peu devant le nez de son rendez-vous. Elle baissa la voix comme lors d'une petite confidence « entre amies ».

    « Je crois que j'ai ce qu'il vous faut. Larmes de Phénix, n'est-ce pas ? »

    Derrière ses lunettes qui masquaient son regard, son interlocutrice ne put voir le petit mouvement de l'œil qu'elle avait eut vers un recoin sombre de la rue. Était-ce son imagination ou avait-elle vraiment vu deux yeux rouges la fixer pendant une fraction de seconde ? Un mauvais pressentiment l'envahit entièrement. Alerte Chae Hye. C'est pas bon ça, remballe tout et tire-toi. La jeune femme avait décollé son dos du mur et était déjà prête à partir. Elle murmura quelque chose quasi incompréhensible comme « on avait dit de venir seul ». Elle soupira.

    « Finalement j'ai changé d'avis. Je suis sûre que quelqu'un d'autre sera plus intéressé par ça que vous. Sur ce, au plaisir de vous revoir un jour prochain.»

    La frêle jeune femme avait tourné les talons et tournait désormais le dos à l'inconnue. Elle le savait, elle n'aurait jamais dû venir ici. Si cette fois je m'en sors...Promis, ce soir je vais au bar.


Dernière édition par Park Chae Hye le Mar 25 Mai - 21:33, édité 1 fois
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{Lyïa Astan Lyandrïa}

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MessageSujet: Re: Rencontre du Troisième Type [Parkye]   Rencontre du Troisième Type [Parkye] EmptyLun 24 Mai - 11:23

Ouïe :
Cries de la foule autours de moi. Hurlement d’un bébé dans le sous-sol d’une maison, à environ 6,05m direction sud sud-est. Bruissement du manteau de S derrière son mur.

Odorat :
Sueur du peuple qui va travailler. Nourriture en train de cuir, médiocre qualité, sans doute du lard et des haricots. Framboise et Rose, mon parfum.

Gout :
Orange, le jus de ce matin.

Tact :
Chaleur de NeShä contre moi. Souffle du vent dans mes cheveux. Heurt d’un passant, environ 57 ans, de sexe masculin, pressé par son travail.

Vue :
Murs sales. Foule colorée, triste, pauvre et misérable. Un éclat de rouge en face de moi.


Toute occupée à mes jeux mentaux, je n’avais pas vu arriver sur moi la jeune fille qui à présent me faisait face. Il faut dire que réciter le plus loin possible les chiffres de pi, ou que jouer mentalement aux échecs contre soi-même est passionnant, surtout lorsqu’en même temps on lutte pour ne pas se laisser envahir par des flots de sensations. Mais je dois avouer que mon cerveau muté a cet avantage : je peux faire plusieurs choses en même temps. Lire et compter, regarder la télé et trier mes dossiers, jouer aux échecs, écrire un texto et avoir une discussion passionnante avec un ingénieur en informatique. Mais revenant à la jeune fille, je fus un bref instant surprise. Etonnante est le premier terme qui me vint à l’esprit. Colorée est le second. Il ne me fallut qu’une seconde pour que les moindres détails de son apparence se fixent à jamais dans mon cerveau. Sans bouger, j’attendis qu’elle me dise ce qu’elle voulait. Etait-elle mon contact ? Je ne m’attendais pas à rencontrer une jeune fille. Je passais rapidement une de mes mains gantées aux doigts squelettiques sur mon visage. Dans quoi m’étais-je embarquée ? Une voix envahit mon esprit :
Qui est ce ? Que veut-elle ?
Enfin, plutôt qu’une voix, c’était surtout un flot d’impressions que je captais de mon hybride caché. Je lui intimai la discrétion, et enleva ma capuche, exposant au vent mes mèches noires. Levant sur l’étrangère mon regard doré, je l’écoutai. Elle me montra un flacon rempli d’un liquide transparent qui pourrait être de l’eau aussi bien que les mystérieuses larmes. Du coin de l’œil, je vis alors Kiratane, toujours aussi inquiet de devoir rester immobile, se replier dans l’ombre. Je retins une exclamation d’alerte. Bon dieu, mais j’aurais vraiment du lui greffer un cerveau à celui-là ! Je priais pour que la jeune fille n’ait rien vu, non pas qu’elle soit en danger, mais les gens ont souvent des réactions étranges face à deux yeux rouges scintillants dans le noir. Seulement, Dieu devait avoir autre chose à faire, et après avoir murmuré trois mots, je la vis se retourner brusquement. Comment ça, « changé d'avis » ?

J’avais beau être d’un naturel fragile et plus manipulateur que violent, ce revirement de situation ne me plut pas. Du tout. Il s’agissait d’un de mes patients, je ne rigolais pas avec ça. La jeune fille s’était déjà éloignée de quelques pas, et dans une pulsion plutôt irréfléchie, je me servis de NeShä. Brave petite chose, il m’obéissait parfaitement. Par notre lien, je l’incitais à créer une sorte de ruban de cellules, ayant l’apparence extérieure, pour ceux ignorant la présence de l’animal, d’une cordelette noire, que je lui fis projeter droit sur les jambes de mon interlocutrice. Elle s’enroula autours des deux cuisses de la fille, l’immobilisant en moins de deux secondes, ce qui me suffit pour la rejoindre. J’attrapais alors son bras avec ma main gauche, lui plantant (oh, mais très légèrement !) mes griffes cachées sous mes gants, au bout de mes doigts allongés (cadeau des singes du Sud). Juste de quoi lui faire comprendre que je ne jouais pas. Mais alerté par mes mouvements, Kiratane sortit de sa cachette et se rapprocha. Si pour le coup, je souhaitais être discrète, c’était raté. NeShä rétracta ses cellules, et avec une force qui pourrait sembler surprenant pour ma faible corpulence, je tirai ma « proie » un peu à l’écart, dans une petite ruelle en cul-de-sac. Là, je la lâchais, et lui susurrait :
« Je ne suis pas là pour rien, figure toi ! Si c’est cet imbécile derrière moi qui t’a fait peur, rassure-toi, il ne fera rien que je n’ordonnerais pas. Mais je n’ai pas fait tout ce chemin pour des prunes. J’ai un patient qui m’attend figure toi, et mieux vaudrait pour lui que je revienne avec une solution. Mais peut-être est-ce que tu n’es pas sure toi-même des résultats de ce…truc ? »

Et je me reculai un peu, tandis que mon hybride géant se rapprochait de moi avec un grondement menaçant. Je me retournai alors brusquement et, lui assénant une claque sur l’épaule, seul endroit de lui que je pouvais atteindre debout les bras tendu, lui intimai délicatement de se retirer :
« Dégage, grosse brute ! Maître a dit de me suivre, mais là tu peux partir. Va au moins faire un tour dans la rue ! »

Comme d’habitude, il m’obéit en grognant, et fit demi-tour, jusqu’à se planter au milieu de la rue où nous étions précédemment. En entendant les cris des patents et les klaxons des voitures, je souris. Son mécontentement était plutôt amusant, mais devait effrayer la foule. Je me tournai de nouveau vers mon interlocutrice, et tentai d’alléger l’atmosphère :
« La diplomatie, c’est comme réfléchir : j’aurai vraiment du l’inclure dans son programme de création. »
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{Park Chae Hye}
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MessageSujet: Re: Rencontre du Troisième Type [Parkye]   Rencontre du Troisième Type [Parkye] EmptyVen 28 Mai - 23:35


    T r a q u e n a r d ;

    1.Il se dit d'une sorte de piège dont on se sert pour prendre des animaux nuisibles.

    Cette définition reflétait sans doute très bien son état d'esprit. Elle se sentait comme un animal pris au piège. Bêtement pris au piège. Mais ce n'était pas un être nuisible, n'est-ce pas ? Non...quoique en réfléchissant bien. En fait pour être honnête, cette fille était sans doute la personne la plus insupportable des environs, disons à des kilomètres à la ronde. Pas plus fort qu'elle. En toute sincérité c'était une espèce néfaste pour l'humanité. Pénible. Et pourtant cette fois-ci elle n'était pas en position de force et n'osait pas vraiment moufeter. Elle sentait l'étreinte de cordelette se resserrer sur ses jambes pour mieux l'emprisonner. C'est quoi ce bordel ? Foutu monde bizarre. Et voilà comment on se retrouve bien vite dans des situations compliquées et extrêmement hasardeuses. Si j'avais su je serais pas venue. C'était la triste histoire de sa vie. Si seulement une fois dans son existence elle avait été prévoyante. Il faut croire que ce n'était pas inscrit dans ses gênes à la naissance. Chae Hye attirait plus les ennuis qu'elle ne les réglerait, on pourrait même affirmer qu'elle les empirait. Ce n'est pas donné à tout le monde, mais oui, c'est tout un art. Être une poissarde c'est un métier à temps plein. Et là, elle n'eut même pas le temps de comprendre ce qu'il lui arrivait qu'elle se faisait empoigné. Mais elle se calme la tigresse là ? L'instant d'après les ténèbres d'une petite ruelle avoisinante dissimulait les deux jeunes filles. Chae Hye fit un pas un arrière et vint se coller contre un mur tandis que la cliente en colère lui susurrait quelques « mots doux ». Pas là pour rien. Pas là pour rien ! Mais moi non plus ma petite ! Je vais te dire ce que j'en pense,moi ...Elle allait exploser lorsqu'elle vit l'énorme bestiole aux yeux rouges se tenir derrière sa chère maîtresse. Finalement peut-être pas maintenant. Ce n'était pas une froussarde dans l'âme mais il y avait des cas d'extrême nécessite qui demandait réflexions. C'est du moins ce qu'elle avait appris au bout de deux ans passés ici. C'est pas en Corée qu'on aurait vu ce genre de monstres, ça elle pouvait vous l'assurer. Un monde de malade, je vous dis...

    L'atmosphère se faisait tendue. Elle regardait sans rien dire l'immonde chose qui la fixait d'un œil mauvais. Il va pas me sauter dessus quand même ? Bizarrement elle ne sentait plus si confiante. Il y a des jours où il valait mieux rester coucher. Cette journée en faisant sans nul doute partie. Park Chae Hye qu'est-ce qu'on doit dire dans ce genre de situation? Et bien...à l'aide ? Encore un pas. Il se rapproche. La jeune femme ferma les yeux plus longuement. Enfin Park Chae Hye un peu de dignité si tu dois mourir fais le en toute honneur. Tu parles...Puis ce fut le soulagement. Il faisait demi-tour. Enfin compte il était bien élevé. Elle eut un petit rire nerveux. Et là fallait rire là, hein ? L'énergumène rose ne quitta pas des yeux la bestiole jusqu'à ce qu'il soit, selon elle, à une distance plus que respectable. Ça court vite cette chose ou pas ? Distance de sécurité oblige. Bon maintenant que le facteur gênant de la négociation s'était éloigné, le jeu du menteur pouvait commencer. Qu'est-ce qu'on ferai pas pour un peu d'argent. Le doux son des pièces qui s'entrechoquent dans sa poche: il n'y a que ça de vrai. C'est un monde de fous, voyez-vous ?

    M e n s o n g e ;
    1. Action d'altérer la vérité.

    Règle numéro du bon menteur: toujours passer pour la victime. La technique du « c'est pas ma faute mais de la sienne ». Avec ce principe, elle était sûr de partir sur de bonnes bases. Elle se redressa et pris une grande inspiration avant de faire quelques pas en direction de sa future victimes. Lorsqu'elle fut assez proche, elle posa sa main sur son épaule et la poussa du bout d'un doigt. Elle avait désormais oublié toute la politesse du début. Ne t'énerves pas Chae Hye. Ne frappes Chae Hye. Reste clame Chae Hye. Plus facile à dire qu'à faire.

    « Non, mais tu prends pour qui là ? Avec ta...ton...enfin ça là, ta bestiole. Tu crois vraiment m'impressionner ? Tu crois que si tu m'agresses je vais me décider à te vendre un truc ? Tu te goures ! Tu te mets le doigt dans l'œil... et profond même ! De toute façon avec toute cette violence je peux pas te vendre ça j'ai des principes moi ! Patient ou pas. J'ai pas confiance: si ça se trouve tu me racontes des cracks. Ça se mérite ce genre de choses: c'est super dur à trouver. Et j'en ai décidé ainsi : tu n'en auras pas. »

    Gamine. C'était tout à fait l'impression qu'elle donnait « nan c'est pas à toi et je te donnes pas parce que tu es pas ma copine ». Bienvenue au jardin d'enfants. J'ai du bon tabac dans ma tabatière. J'ai du bon tabac, tu n'en n'auras pas. Quoique dans ce cas là ça serait plutôt: j'ai du faux tabac. Mais bon on fait ce qu'on peut avec ce qu'on a. Malgré tout, elle était curieuse, elle aurait voulu savoir jusqu'à combien elle était prête à mettre pour quelques larmes aux propriétés guérisseuses. Argent quand tu nous tiens. Elle se mit à faire quelques pas d'une lenteur extrême vers la grande avenue. Elle allait la retenir. C'est sûr. Dans tous les films c'est comme ça : ils font semblant de partir et on fini par les retenir. Qui sait ça pourrait même augmenter le prix de vente ? Un pas. Elle va me dire d'attendre c'est certain. Encore un pas. Là maintenant elle va le dire. Et un pas de plus. Pourquoi elle ne dit toujours rien ? Chae Hye : c'est pas un film ma chérie. Ah ouais, c'est vrai... Elle allait se retourner quand une large silhouette de deux tête de plus qu'elle se retrouva en face d'elle, juste à l'embouchure de la ruelle. Mais elle le connaissait, celui-là, non ? Foutu monde de malade.

    « Comme on se retrouve Blake ...ou devrais-je dire Chae Hye ? C'est pas comme ça que tu t'appelles en vrai ? Je sais pas si tu te rappelles mais hier soir, tu as fais la plus grosse connerie de ta vie. Tu sais que tu as fait ? Tu as triché contre moi et tu m'as volé mon argent et maintenant je veux le récupérer. C'est clair ? »

    Le trou noir. Qu'est-ce qu'elle avait bien put faire hier ? Impossible de se...et là l'éclair de génie. Oh le con ! Mais oui l'argent. C'est cet abrutit qui l'a fait boire qui lui a piqué. A coup sûr. Comment lui dire que le fric qu'il cherchait avait disparu ? Et qu'elle n'avait surtout pas de quoi le rembourser. Elle crevait déjà la dalle, elle n'avait donc pas de quoi réparer ses gaffes de la veille en plus. Cependant, sans sourciller, la demoiselle continua d'avancer d'un pas sûr.

    « Pousse-toi de mon chemin: j'ai pas de temps à perdre, et pis je crois pas qu'on se connaissent »

    En position de combat, elle avait déjà les poings serrés. Chae Hye était vraiment prête à tout et à n'importe quoi, même à mettre une raclée à un colosse de un mètre quatre-vingt-dix. Peur de rien. C'était décidé demain, elle resterait au lit. Mais à cet instant, dans l'obscurité, la seule chose qu'elle arriva à distinguer fut l'éclat d'une lame d'acier pointée sur elle. Satané monde de fous...

    M é s a v e n t u r e;
    1. Aventure fâcheuse, désagréable.
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MessageSujet: Re: Rencontre du Troisième Type [Parkye]   Rencontre du Troisième Type [Parkye] EmptyLun 31 Mai - 11:57

Ouïe :
La foule, toujours la foule, bruyante et animée. Le vent, toujours le vent, soufflant entre les bâtiments. Une respiration haletante.

Odorat :
Puanteur du quartier, et du gros individu qui bouche l’allée.

Gout :
Orange, le jus de ce matin.

Tact :
Chaleur de NeShä contre moi. Mur derrière moi.

Vue :
Pauvreté, toujours la pauvreté, tout autours de moi. Mon interlocutrice en short rouge qui s’éloigne. Gros tas qui lui barre la route.


Manifestement, je n’étais pas la seule à avoir des ennuis avec la miss aux cheveux roses. Enfin, actuellement c’est elle qui avait des ennuis. L’individu qui l’empêchait de s’éloigner encore plus de moi était massif, grand, puant, dégoutant et bien trop imposant. D’autres détails s’imprimèrent dans mon esprit, détails qui resteraient à jamais ancrés dans un coin de ma tête. En avisant l’attitude combative de mon contact, je me surpris à prier qu’elle soit forte, et surtout consciente que ce gros tas avait l’air vachement dangereux quand même. Reprend toi ma vieille, on sait que t’es pas douée pour les bastons mais là, tu devrais avoir le dessus. Ou pas. J’allais appeler Kiratane à mes cotés, ne serais-ce que pour me rassurer, lorsque je pris conscience d’un dramatique phénomène. Je n’entendais plus de klaxons, de hurlements de terreurs ou toute autre manifestation populaire dénonçant l’effroi et la panique. Cela ne signifiait qu’une seule chose : vexé, S était parti. Parti. Parti. PARTI ! Mince, le savon que je vais lui passer lorsque je rentrerai. Si tu rentres… Je mis vite fait bien f… vite fait donc ces pensées démoralisantes de coté, et j’avançais prudemment vers l’énergumène bloquant l’impasse. Une brève impression de déjà vu…ah oui, un conte pour enfant…l’histoire de rats accolés contre un mur face à un chat obèse qui voulait les manger…comment ça finissait déjà ? Ah oui...mal.
Et la fille qui continuait à avancer l’air de rien. Soit elle jouait la comédie, soit elle ne le connaissait vraiment pas… Une bouffée d’espoir me submergea, et s’estompa très rapidement, en remarquant le couteau que le gros venait de sortir. Ça devenait dangereux là….Mais comment l’avait-il appelé ? Chae Hye ? Ce devait être son nom… On se retrouvera ma petite Chae Hye, toi, moi, et tes problèmes d’argent. Mais pour l’instant, j’avais mieux à faire que de proférer des menaces mentales, quoique cela ait au moins l’effet de me faire oublier ma peur. Non pas que je sois peureuse hein, juste pas très à l’aise dans les situations compliquées, surtout dans les quartiers pauvres et dangereux.
Bad boys bad boys, what you gonna do when they come for you ?
Je rejetais d’une manière très théâtrale ma cape dans mon dos, et posa une main sur un des deux pistolets que j’avais à la ceinture, un doigt sur la sécurité. Il était chargé, près à l’emploi. Mais l’usage des armes à feu dans un lieu public n’était pas très bien vu… La dissuasion massive, je jouais surtout là-dessus maintenant que mon monstre du corps s’était lâchement barré.
« Je ne ferais pas ça si j’étais vous. J’étais en affaire avec la miss avant vous, alors allez vous faire voir le temps que je finisse ça si vous voulez bien. Et même si vous ne voulez pas, j’en ai rien à battre. On finit, et vous vous arrangerez après. »

Toujours la main sur le pistolet, je jetai un regard à cheveux-roses et m’avançai d’un pas assuré vers la lumière, la sortie des enfers, ma liberté…l’entrée de l’impasse quoi. Mais alors que je me faufilais entre le mur et le gros tas qui barrait toujours la route, j’entraperçus un sourire sur ses lèvres. Pourquoi un type face à deux combattantes chevronnées –on y croit fort…- dont une armée d’une paire de pistolets sourirait, à moins d’être complètement maso, ou d’une idiotie totale ? Même si il était sans doute débile, la réponse me vint de l’avenue. Ou plutôt, des hommes se dirigeant vers notre impasse. 8 au total, armées de couteaux (22cm de long, affutés et peu engageants) et avec un air des plus néfastes. Mon espérance de vie venait de régresser dangereusement là. Avec un grincement de dents, je fis trois pas en arrière. Bon, là cerveau chéri, il est temps de trouver une solution, et vite. Un nouveau regard sur l’impasse. Je laissais les impressions visuelles et auditives envahir mon esprit, sans les classer comme à mon habitude. Une douleur naquit à l’arrière de mon crâne –au niveau occipital, juste au dessus de la première vertèbre. La contenir, il faut la contenir. Rapidement, je fis le point sur nos issues. On était dans la même galère à présent. Du bruit à droite, la maison est occupée. Au bout de l’impasse en revanche, aucun bruit ne me parvient. A gauche, le toit est un peu plus bas. Mais encore inaccessible. Un soupirail s’ouvre un peu plus loin sur la droite. Trop petit, on ne passera pas. Le toit reste notre seule option. Les briques sont un peu disjointes. Un clou saille du mur à environ deux mètres. Il y a une caisse abandonnée plus loin. La douleur se fait plus vive. La nausée m’envahit, et je me retins au mur pour essayer de combattre les sensations qui menaçaient de me noyer. Mon cerveau se mit à classer les informations, je ne voyais plus que par tranche, comme sous un stroboscope. Une poutre qui saille à trois mètres. Deux briques manquantes à un mètre vingt-cinq. La caisse. Les cris à droite. Les pas qui se rapprochent. Le clou. Les tuiles au-dessus. Une fenêtre condamnée à 2m42. Les pas encore. Le gros qui me regarde en souriant. Cheveux-roses. Les 8 hommes qui arrivent vers nous. Mes mains gantées. Avant que la douleur m’envahisse totalement, je pris ma décision. Je fis le vide dans mon esprit. Plus rien. Le mur à escalader.

Je courus le plus vite possible jusqu’à l’issu que je venais de créer dans ma tête. Un pied sur la caisse. Je saute. Ma main droite attrape le clou tandis que mon pied gauche trouve appui dans le trou créé par l’absence de briques. Je me hisse, attrape le bord de la fenêtre de la main gauche, tandis que mon pied droit s’appuie sur un bout de pierre un peu saillante. Je plie cette même jambe et la pose sur le clou. Je pousse, et lance mes deux mains vers la poutre, sur laquelle je m’appuis pour gagner enfin la sécurité toute relative du toit. Cette petite opération m’avait à peine prit quelques secondes, et je vis qu’une petite distance séparait encore cheveux-roses de ses adversaires. Je m’allongeai alors sur le toit, et tendis la main gauche vers la jeune fille, tirant et armant mon pistolet de la droite :
« Chae Hye, par ici ! »
C’était parfaitement mélodramatique. Il ne manquait que la petite musique genre gros suspense par derrière : les deux aventurières arriveraient-elles à se sortir de l’affreux traquenard tendu par l’immonde Rastapopoulos et ses sbires sans morale ?

La suite au prochain numéro...
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MessageSujet: Re: Rencontre du Troisième Type [Parkye]   Rencontre du Troisième Type [Parkye] EmptySam 5 Juin - 22:35

    Flash informations du jour : la vie de Chae Hye.

    En direct de la tête de notre sujet du jour: Chae Hye. Alors comment se fait-il que vous en soyez réduite à vendre de fausses larmes guérisseuses dans une ruelle sombre à une parfaite inconnue ? Et bien...euh. Seriez vous une arnaqueuse professionnelle ? C'est pas vraiment ça, c'est plutôt ... Et cet homme vous l'avez aussi volé ? Je sais plus vraiment, je crois que j'avais trop bu. Vos problèmes avec l'alcool persistent ? Mais je n'ai aucun problème avec ... Serait-parce que dans votre jeunesse vous avez eu un manque affectif ? Mais, mais..arrêtez là ! Vous savez où vous pouvez vous la mettre votre interview à la con ? Je note : gros problème également de violence. Ça vous arrive souvent ? Très intéressant. Très très intéressant. C'était notre flash informations: à vous les studios ! Mais attendez, j'ai même pas répondu ...

    Si la vie était comme une vielle cassette vidéo, tout serait plus simple, vous ne croyez pas ? Regardez à n'importe qu'elle moment interagir avec votre passé, votre présent et votre futur. Imaginons: que dois-je faire maintenant ? Un simple arrêt sur image vous donne un temps de réflexion considérable. Est-ce une bonne idée de faire ceci ? Avance rapide et vous voilà prévenu à l'avance des conséquences de vos actes présents; Mais le plus utile s'avère être encore le retour en arrière. Par exemple : qu'ai-je bien put faire la nuit dernière ? En voilà une bonne question. Et quelqu'un avait besoin de se souvenir de ce point et ce, très rapidement. Malheureusement la mémoire a plus souvent l'apparence d'une vidéo piratée en toute illégalité dans un cinéma avec une vielle caméra qu'à un film en haute définition. C'est exactement ce qui se passait dans la tête de Chae Hye à cet instant précis. Tous semblait flou. Les souvenirs s'emballent.

    Une senteur d'alcool fort. De la fumée de cigarette acre. Odeur de sueur. Rire tonitruants . Bruits de bagarre au fond de la salle. Les cartes battues. La distribution rapide par le croupier. Mauvaise main. Beaucoup d'argent en jeu. Ultime chance: une carte cachée dans la manche. Un tour de passe-passe. L'affaire est dans la sac. Une main désormais imbattable. L'heure de vérité. Un visage boursoufflé qui se décompose. Un petit sourire sur un visage d'une extrême pâleur. Expression de colère intense. Un coup vif sur la table qui manque de se briser. On ramasse l'argent. Un éclair rose qui passe la porte du bar les poches pleines d'argent. Dernier regard en direction de la salle. Le bonhomme mécontent, une expression furieuse qui masque son visage. Les souvenirs s'estompent. Et là devant elle le même homme encore plus mécontent que la veille. Qui n'aurait pas dû tricher ? Qui n'aurait pas dû aller fêter sa victoire en buvant avec un charmant inconnu ? Qui aurait dû prévoir les conséquences de ses actes ? Et qui ne l'a pas fait ?

    Toujours cette lame qui brillait dans l'obscurité. Toujours cette menace oppressante. Chae Hye, merde, ressaisis-toi. Et vite. Elle recula de quelques pas, en position défensive. Et maintenant ? Sa maigre réflexion fut interrompue par une voix féminine provenant du fond de l'impasse. J'avais failli l'oublier celle là. Chae Hye fit quelques pas en arrière, et se plaça de façon qu'elle puisse voir à la fois sa cliente et le gros bonhomme. Soudain elle vit sa porte de sortie accroché à la ceinture de la jeune femme. Devait y avoir quelqu'un là haut qui veillait sur elle. Qui oserait les attaquer désormais ? Personne à moins d'être fou...ou vraiment sûr de soi. Pourquoi cet imbécile sourit encore ? Hey, abruti: t'as pas compris que t'étais fait comme un rat ? Quelque chose lui échappait en ce moment même. Que pouvait-il bien avoir dans la tête ? Un. Deux. Trois. Quatre. Cinq. Six. Sept. Huit. D'accord j'ai compris.

    Flash informations du jour : la vie et les déboires de Chae Hye.

    Aujourd'hui en direct d'une ruelle sombre vous serez tout ce qui advient de notre très charmante cobaye Chae Hye. Arrivera t-elle à se sortir de cette incroyable situation ? Nous allons tout de suite le savoir. Dans un élan désespéré elle se recule un peu plus profondément dans l'étroite impasse.La frêle jeune fille lance un regard de détresse à la jeune inconnue. Je suis ni désespérée, ni en détresse, c'est clair. C'est incroyables comment vont-elles s'en sortir face à huit hommes armés. La jeune femme va t-elle oser tirer, même si nous sommes en plein milieu de la journée ? Quel suspense intense. Et voilà que dans un élan d'ingéniosité la jeune inconnue en compagnie de Chae Hye s'élance pour passer à l'action. Quelle dextérité ! Quelle force ! Quelle...Ouais c'est bon on a compris je croyais que le centre d'intérêt du jour c'était moi ? Vous éloignez pas trop du sujet quand même. Bah écoutes chérie, si tu veux qu'on s'intéresse à toi, fais quelque chose. C'est bon j'y vais. Enfin : il était temps. Le temps d'une courte page de publicité et nous nous retrouverons pour la suite des aventures de Chae Hye.

    Une main tendue. C'était sa seule chance de s'en sortir. Elle l'attrapa en vitesse et commença à se hisser sur le toit. Ne regardes pas en bas. Surtout pas. Ses talons glissaient le long de la paroi tandis qu'elle essayait de grimper. Il fallait dire que sa tenue n'était pas des plus adéquate pour ce genre de situation. Vite. Elle fut surprise d'entendre un premier coup de feu provenant du pistolet de sa future ex cliente. Enfin il était temps qu'elle fasse ça. Au moment ou elle avait atteint son but elle sentit une main agripper sa cheville. Pas question. Elle assena un violent coup de pied dans la tête de son agresseur en lui plantant un de ses talons dans le front. Au moins il avait lâché prise. Elle se leva avec un petit sourire de satisfaction. Mais ce dernier disparu bien vite lorsqu'un coup de feu vint frôler son épaule. Ils nous tirent dessus, ces cons ! Elle qui se croyait en sécurité sur le toit. La seule chose qu'elle put dire, ou plutôt crier dans cette situation fut :

    « Je te conseille de courir ! Avant qu'il ait la bonne idée de nous tuer ! »

    Heureusement pour elle les immeubles de ce quartier étaient quasiment collés les uns aux autres et ils étaient donc assez facile de passer de toit en toit. Pourtant l'envie de jouer à chat perché lui manquait fortement. Mais quand faut y aller, faut y aller. Ainsi elle tira la jeune femme par le bras l'obligeant à courir. Je hais les talons. A peine commencé qu'elle était déjà essoufflée. Chae Hye tu as plus l'habitude de ce genre de conneries. Elle aurait bien voulu dire « je suis trop vielle pour ça », mais elle n'avait que dix-neuf ans, tout de même. Dix-neuf ans ! Beaucoup trop jeune pour mourir. Alors il lui fallait courir. Vite et loin. Elle commençait à zigzaguer entre entre les divers obstacles qui se hissait devant elle :cheminées, constructions, débris en tout genre, porte. Porte ? Une sortie de secours qui donnait sur le toit. C'était le seul moyen. Elle interpella l'inconnue. Quel était son nom déjà ? Peu importe, l'heure n'était pas aux présentations.

    « Hey..euh..toi là ! Par ici, et grouilles-toi ! »

    Elle ouvrit la porte précipitement, et la referma dès qu'elles furent entrées. Espérons qu'ils n'aient rien vu. La cage d'escalier était mal éclairée et sentait le renfermé. On aurait presque dit que l'immeuble était à l'abandon. Chae Hye se risqua à poser un pied sur la première marche en bois de l'escalier. Comme si ça pouvait s'écrouler, voyons Chae Hye. Elle continua à descendre sans prendre garde. Soudain, le sol craqua et son pied s'enfonça dans un trou. Elle laissa échapper un cri de surprise et de stupeur. L'énergumène aux cheveux roses tentait de retirer sa chaussure en vain tandis que l'escalier continuait à grincer dangereusement sous son poids.

    « Je crois que mon pied est coincé... »

    Dehors des bruits de pas se rapprochaient de plus en plus. Et maintenant ? Prier Dieu. Et si on est pas croyante ? Se convertir très vite...

    Flash informations du jour : la vie, les déboires et les mauvaises idées de Chae Hye.

    Nous revoilà en compagnie de notre chère Chae Hye, qui semblerait être dans une position difficile. Est-il vrai que vous êtes une véritable poissarde ? Que quoi qu'il arrive tout ce fini toujours en catastrophe ? C'est faux ! Pouvez-vous prouvez le contraire maintenant ? Non...mais... Donc vous êtes un porte-poisse. Si vous y tenez vraiment... Avez-vous une idée de ce que vous allez bien pouvoir faire désormais ? Est-ce que vous êtes prête à mourir abattu par des gangsters ? Merci de votre soutient j'apprécie grandement. Avec quel regret allez vous quitter ce monde ? Le regret de jamais avoir put vous faire fermer votre... C'est quoi ce bruit ? Quel bru... ça y 'est je suis morte, je suis sûre qu'ils arrivent... Mais ce bruit viens pas plutôt du bas de l'escalier ? Ah...oui, du bas de l'escalier. Mais ils sont pas haut sur le toit ? Mais si..non mais attendez j'ai l'impression de mieux suivre l'histoire que vous. Bah quoi on peut pas et courir et réfléchir. Je vois ça... Mais alors c'est quoi ce bruit ? Je sais pas : la suite est programmée pour demain sur la même chaine, à la même heure. Et ça vous plait de jouer avec les nerfs du spectateur comme ça ? Je suis payé pour ça, chérie. Mais quelle arnaque ! Moi je le suis même pas...
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MessageSujet: Re: Rencontre du Troisième Type [Parkye]   Rencontre du Troisième Type [Parkye] EmptyJeu 10 Juin - 18:39

Ouïe :
Frôlement de tissus en dessous. Pas qui courent dans nôtre direction.

Odorat :
Puanteur du toit sur lequel je suis allongée. Framboise et Rose, mon parfum.

Gout :
Rien.

Tact :
Chaleur de NeShä contre moi. Dureté des tuiles sous mon ventre. Une main qui attrape la mienne.

Vue :
Toit sale. Mur sale. Chae Hye qui escalade le mur.


Mentalement, je bénis ce qui m’a poussé à mettre des bottes ce matin. Et une combinaison. Parce que ma jeune coéquipière luttait pour monter sur le toit, et les hommes armés se rapprochaient dangereusement. Très très dangereusement.
Commandant, des ennemis en approche, droit devant.
A quelle allure Joker ?
Ils seront bientôt là commandant, il serait temps de foutre le camp.
On n’abandonne pas ses hommes sur le terrain Joker. On ne vous a jamais appris ça ?

J’armais alors mon arme, et visait soigneusement, tout comme on me l’avait appris. Pas la tête, ça ferait désordre. Pas les bras, il pourrait marcher. Avec une détonation suffisante pour faire déguerpir un chacal, la balle partit se ficher droit dans le pied du premier des hommes. Qui s’écroula sur le sol en criant, entrainant dans sa chute ses deux voisins. Par malchance, un quatrième parvint à saisir le pied de Chae Hye, qui lui écrasa proprement le visage. Un point pour les talons, un. Mais lorsque les balles se mirent à pleuvoir autours de nous, ce fut une autre affaire.

Commandant, la chance est nettement du coté de vos adversaires. Je vous conseillerai de déguerpir très vite si vous ne voulez pas servir de passoir.
Entendu Joker. Décollage immédiat.

C’est à ce moment là que ma voisine, interrompant mon gracieux monologue avec moi-même, m’attrapa par la main et me tira derrière elle. C’est intéressant tout ce qu’on trouve sur les toits de nos jours...une vraie décharge publique. A travers la masse de décombre qui s’accumulait, je notai un vélo, un vrai, comme les antiquités qu’on voyait dans les musés. Un pied de biche. Un lapin en peluche. Une aiguille à tricoter. Enfin bref, tout plein de vieillerie inutiles. Je fus ainsi entrainée sur plusieurs mètres, jusqu’à ce petit local couvrant des escaliers, puant l’urine, la transpiration et tout un tas d’autres senteurs immondes.

Commandant, je crois qu’ils ont perdu votre signal.
J’espère Joker ! Je prie pour ça en tout cas.

Chae Hye toujours devant moi, elle commença à descendre les marches. Jusqu’à ce que son pied en traverse une. Bon dieu, mais cette fille attire la poisse comme un aimant ou quoi ? Les pas se rapprochaient sur le toit. L’escalier grinçait dangereusement sous nos deux poids. Et en bas, un troisième bruit vint se mêler à cette symphonie. Merde, c’est quoi ça encore ? Bon, chaque chose en son temps. Petit un : le pied. Je tendis mon flingue à Chae Hye et murmurais :
« Tiens-le. Je vais essayer de te décoincer. Mais attention, fais pas mumuse avec et méfie toi, j’en ai un autre !»
Sur ces nobles paroles, je remontais doucement quelques marches branlantes, regagnant la porte. Bon, alors. Qu’est-ce que j’avais vu ?
-Vélo. Rien à foutre.
-Lapin. Rien à foutre.
-Aiguille. Rien à foutre.
-Pied de biche. Rien à f…Ah si, en fait.

Je saisis ma deuxième arme, l’armai, et poussai doucement la porte. Les pas s’étaient un peu estompés. Coup d’œil à droite, coup d’œil à gauche. Rien. En avant.
Joker, surveillez le périmètre. Je pars en reconnaissance. Ne me laissez pas tomber mec.
Promis capitaine, allez y je vous couvre.

Et c’est donc en me couvrant moi-même que je me glissai vers le tas d’immondice, un peu à droite de l’escalier, où j’avais aperçu l’objet désiré. Oh merveille, il y était toujours –comme s’il allait bouger sur ses petites jambes, idiotes- et en assez bon état pour l’usage que je comptais en faire. Je le saisis, pleine d’espoir –on allait s’en sortir en fait- et me retournais vers le local. Pour tomber nez à nez avec un sourire totalement inamical. Nez à dent, en l’occurrence.
Joker, je crois que nous avons un problème.
Je le vois bien commandant.

Un bref coup d’œil me permit d’évaluer la situation. Ils étaient plus que 5, mais ça restait encore trop pour que je puisse les affronter seule. Ils étaient toujours tels que mon cerveau les avait identifiés. Sales. Moches. Sauf un grand brun aux yeux bleu, aux dents blanches, et aux doubles pistolets braqués droits sur moi.

« Écoute-moi bien, petite. On est pas là pour toi, mais pour Chae Hye. Elle a de gros soucis vois-tu. Donc tu nous dis tout de suite où elle est, ou je te livre direct au mec dont tu viens de défoncer le pied. Et crois moi, ce ne sera pas une partie de plaisir. Mais tu m’as l’air d’une gamine intelligente, donc fais pas d’histoires, et je te laisse partir. »
L’individu au sourire se tourna brièvement vers le beau brun meurtrier, qui semblait être le chef du groupe.
« Mais Jenkins, le gros nous a dit de ramener les deux filles. Si t’en laisse partir une, on va se faire descendre ! »
Jenkins…peut être Chae Hye le connait-elle. Il jeta un regard furibond au crasseux qui venait de parler, et se retourna vers moi, attendant que je déballe. Bah ok, sans problème.
« Elle a prit l’escalier là-bas. Mais j’avais du retard, donc je me suis cachée. Elle est sans doute déjà en bas à l’heure qu’il est. »
Et je pris mon air le plus innocent possible. Gamine il me voyait, gamine je serais.
Mais capitaine, vous avez 17 ans quand même.
La ruse joker, la ruse. Il faut que je gagne du temps.


Brun-meurtrier envoya Trois hommes sauter du toit pour aller explorer la rue, et avec sourire-de-crétin et un autre homme (nommons le Idiot-qui suit), se retournèrent pour se diriger vers l local. J’en profitais pour ajuster solidement l’arme entre mes mains. J’avais le temps de réfléchir, profitons-en.
Idiot-qui-suit. Léger boitement de la jambe droite. Genoux droit fragile. Frapper à la gorge, empêcher les cris. Coups au menton, déséquilibre partiel. Coup de pied dans le genou, immobilisation totale. Temps de récupération partiel : 2h. Temps de récupération totale : impossible.
J’enchainais le plus rapidement possible ces mouvements, anéantissant en quelques minutes ses cordes vocales, son menton, et son genou droit. L’homme s’écroula sans un bruit, hormis celui de sa chute. Sourire-de-crétin se retourna vers moi, et mon premier réflexe fut de le frapper du pied-de-biche, qui rebondit sur son crâne avec un son creux. Il s’écroula à son tour. Mais c’était sans compter le troisième individu : Brun-meurtrier leva sans un son son pistolet, et tira. Je fus sauvée par mon mouvement : entrainée par le pied-de-biche, je reculai de quelques pas, et la balle ne fit qu’entailler mon bras. Je roulai sur moi, tandis que mon adversaire ouvrait la porte et se jetait dans l’escalier. J’inspectai rapidement la blessure, dont du sang noire s’écoulait doucement. Merde. Ca faisait un mal de chien, mais par chance elle ne nécessitait pas de soins d’urgence. Deux points de suture et ce serait fini. Mais j’avais plus urgent. D’un bon, je courus vers l’escalier que venait d’emprunter Jenkins. Celui-ci se tenait juste au-dessus de Chae Hye. Il était armé. Je l’étais. Elle l’était. Il devait nous ramener vivantes. Quoique, ma blessure me rappelait que c’était Chae Hye qui avait plus de valeur vivante que morte.
Vous êtes dans une belle merde commandant.
Je sais Joker.
Vous entendez ? Je crois qu’il y a quelqu’un qui monte. Les bruits se rapprochent en bas. Commandant, je retire ce que j’ai dit. Maintenant, vous êtes vraiment dans la merde.
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