Avançant d’un pas rapide dans les rues du quartier Némésis, escortée par mes deux chimères de combat, je repensais à la raison qui m’avait amenée ici.

Cela devait faire environ une semaine et demie. Je me promenais incognito dans les rues d’Ataraxia lorsqu’un homme un peu saoul m’avait abordée. Forcément, dans les bas quartiers ... même sans voir votre visage, il suffisait de ressembler de loin à une femme et vous aviez 9 chances sur 10 de finir avec un ivrogne sur votre route. Le gentil monsieur ne voulant pas lâcher l’affaire, j’eu besoin d’avoir recours à mon précieux gant et me rendis ainsi compte que, dans un endroit avec relativement peu de possibilités de mouvement, il n’était pas de la plus grande facilité d’utilisation.

Une fois l’incident passé, le problème réglé, le cobaye trouvé, mon expérience terminée, je laissais ma petite tête réfléchir au moyen de pallier ce problème et commençais donc à plancher sur quelques croquis d’une arme qui pourrait être utilisable en espace clos réduit, sans toutefois perdre vraiment d’intérêt si le besoin me venait d’avoir à l’utiliser dans un espace plus large. Il me fallait quelque chose d’adaptable. Une arme de poing, ou bien une lame.

Il me vint l’idée saugrenue d’un sabre possédant une lame rétractable. Chose en soit possible, mais la lame perdrait de sa résistance, deviendrait bien plus fragile, or il me fallait une lame non seulement rétractable, mais capable de tout trancher sans être elle-même découpée, ce qui supposait tout de même une certaine résistance ... Je n’arrivais pas à pallier ce problème. De plus, aucune technique Adratée ne me paraissait convenable pour réaliser mon projet. Je mis toutes mes idées sur dessins et partait en quête de la seule personne à priori capable de m’aider : le meilleur mécano Némésis. Je savais que je risquais une bonne partie de ma fortune, mais je considérais que ma vie valait bien plus cher qu’un sabre, à partir du moment où celui-ci serait parfait.

Et en effet, le meilleur mécano, ou devrais-je dire la meilleure, était une sacrée rapiat selon les rumeurs. Je lui avais amené les croquis, lui expliquant clairement ce que je voulais, ainsi que les problèmes que je n’arrivais pas à résoudre et auxquels elle devrait pallier. Ne parlant pas du prix juste à la fin, je lui précisai tout de même en sortant de me faire un prototype le plus rapidement possible, ce qui donnerait sûrement lieu à une commande suivant le coût et la qualité de l’objet.

« Je sais me montrer généreuse lorsqu’on répond correctement à mes attentes. »

Forcément, ses yeux avaient brillé. Peu importait, le moment viendrait toujours de négocier, et ça je savais faire. Elle aussi, cela dit, je n’en doutais pas un instant. J’allais avoir à faire à forte partie, et nul doute que tous mes talents de négociatrice me seraient utiles pour sauver les quelques pièces que me donnaient Loki d’un rapace affamé ... Je préférais ne même pas y penser d’ailleurs, préférant garder en tête l’arme plutôt que le coût.

Une bonne semaine s’était écoulée depuis cette rencontre et je venais de recevoir (à mon laboratoire, bien sûr, pas au palais ... Rien de tel que se faire passer pour moins riche qu’on ne l’est pour rabaisser quelques prix) une missive m’informant que le prototype était prêt et que je pouvais venir admirer l’œuvre ... Ce dont je ne me fis pas prier deux fois. Je partais immédiatement en direction de l’atelier de Lizbeth Weader.

Une fois arrivée, je rentrais et, sans prendre la peine de regarder autour de moi les nombreux ustensiles et autres magnifiques instruments Némésis qui m’entouraient pour immédiatement me diriger vers la jeune femme présente, et lui signifier par un haussement de sourcil expressif qu’elle pouvait commencer sa démonstration, je ne demandais qu’à me laisser convaincre ...